LA LITURGIE

CULTE DU 30 NOVEMBRE 2025. Célébrant: Pasteur PHILIPOUSSI

à l’orgue : DAVID CASSAN

Orgue :

Salutation ( Assis)

La grâce et la paix vous sont données, de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ, son Fils, notre Sauveur et notre frère.

Avant la fondation du monde, avant le temps, Dieu est.

Dieu est amour et grâce.

L’amour et la grâce nous précèdent, nous accompagnent et nous attendent encore au-delà du temps de ce monde.

L’amour et la grâce embrassent notre vie et l’univers.

L’amour et la grâce vous accueillent en ce jour : bienvenue chers frères et sœurs, ici présent ou sur internet en ce temps où Dieu et son peuple se parlent, où grâce est rendu pour grâce, et l’amour répond à l’amour.

Accueil :

Prière : Bénis Seigneur ce temps de culte, les gens, les musiques et la communion.

Spontané ( debout) : TEMPS DE L’AVENT

Louange : Comme la goutte de miel de la ruche des abeilles, comme le lait de la mère qui aime ses enfants,

ainsi mon espoir vient de toi mon Dieu.

Comme la source épanche ses eaux, ainsi mon cœur épanche la gloire du Seigneur. Mes lèvres expriment sa gloire, ma langue est suave dans ses refrains. Mes membres embaument en ses chants, mon visage exulte en sa jubilation. Mon esprit jubile en son amour, mon âme s’illumine en lui.

La peur en lui se confie, le salut en lui se révèle. Sa profusion est vie immortelle, ceux qui l’accueillent ne connaissent pas la corruption. Alléluia.

Glorifions le Seigneur, nous tous ses enfants, recevons la vérité de sa foi. Que soient connus près de lui ses enfants, dès lors nous chanterons son amour. Nous nous réjouissons dans le Seigneur en sa grâce, la vie, nous l’accueillons en son Messie. Lors le grand Jour s’est illuminé pour nous, admirable, celui qui a donné de sa gloire.

Accordons-nous donc tous unanimes sur le Nom du Seigneur, honorons-le en sa grâce. Que nos visages s’illuminent en sa lumière, que nos cœurs murmurent en son amour. La nuit, le jour, jubilons de la jubilation du Seigneur.

Sa Parole est avec nous tout au long de notre chemin. Le Fils du Très-Haut s’est rendu visible en la plénitude de son Père, la Parole a fait briller sa lumière, celle qui était en elle dès le commencement.

Le Messie en vérité est un, il fut connu dès avant le lancement du monde, pour vivifier les âmes à jamais en la vérité de son Nom. Gloire nouvelle au Seigneur, de la part de tous qui le chérissent.

Alléluia.

Psaume chanté : Psaume 97, strophes 1, 2, 3,4 Dieu le Seigneur est roi

( assis) Volonté de Dieu

Pardonnés et libérés, nous pouvons nous relever.

Écoutons maintenant ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de vivre, avec ces paroles réécrites de la lettre aux Colossiens :

Coupez avec tout ce qui vous tire vers le bas :

les désirs tordus, l’avidité, cette manière de tout faire passer après l’argent ou la possession.

Mettez aussi de côté la colère qui explose, la haine qui s’installe,

le mal que l’on fait exprès, les paroles qui salissent et qui blessent.

Ne vous mentez pas les uns aux autres :

vous avez laissé derrière vous votre ancien moi, avec ses habitudes,

et vous revêtez chaque jour un être nouveau,

qui se laisse éclairer et transformer à l’image de Dieu.

Dans cette réalité nouvelle, les divisions tombent :

il n’y a plus “nous” et “eux”, plus les bons d’un côté et les autres de l’autre,

plus de catégorie qui compte davantage qu’une autre.

Le Christ est présent en chacun et en chacune.

Alors, vous qui êtes appelés et aimés par Dieu,

laissez-vous habiller par la tendresse, la compassion,

la bonté, l’humilité, la douceur, la patience.

Supportez-vous les uns les autres.

Si quelqu’un vous a fait du tort, pardonnez-lui,

comme le Seigneur vous a pardonné.

Et par-dessus tout, laissez l’amour être ce qui tient tout ensemble,

ce qui relie et rend cohérent.

Que la paix du Christ,

celle à laquelle Dieu vous a appelés pour ne former qu’un seul corps,

garde et guide votre cœur.

Et, à travers tout cela, restez dans la reconnaissance.

( assis) Spontané : TEMPS DE L’AVENT

( assis) Devant Dieu , prière de conversion

Puisqu’en contemplant l’immensité de la justice de Dieu, nous constatons aussi nos manques, reconnaissons notre besoin de lui et de sa miséricorde, avec les mots d’Augustin d’Hippone :

De toutes mes forces, celles que tu m’as données, je t’ai cherché.

Désirant voir ce que j’ai cru. Et j’ai lutté, et j’ai souffert.

Mon Dieu, mon Seigneur,mon unique espérance, Accorde-moi de n’être jamais las de te chercher,

Mais fais que toujours, je cherche ardemment ton visage.

Donne-moi la force de te chercher, toi qui m’as fait te trouver et qui m’as donné l’espoir de te trouver de plus en plus.

Devant toi est ma force, devant toi est ma faiblesse. Garde ma force, guéris ma faiblesse.

Devant toi est ma science, devant toi est mon ignorance ; là où tu m’as ouvert,

accueille-moi quand je veux entrer :Là où tu m’as fermé, ouvre-moi quand je viens frapper.

Que ce soit de toi que je me souvienne, toi que je comprenne, toi que j’aime.

Augmente en moi ces trois dons,jusqu’à ce que tu m’aies réformé tout entier.

( assis) Spontané : TEMPS DE L’AVENT

( debout) Pardon

Écoutons l’annonce du pardon de Dieu avec les paroles du prophète dans le livre de l’Apocalypse :

Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le ciel d’avant et la terre d’avant s’en étaient allés, et la mer n’était plus. Et je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel d’auprès de Dieu, prête comme une mariée qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis venant du trône une voix forte qui disait : « Voici, la demeure de Dieu est avec les humains ! Il aura sa demeure avec eux, ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu, sera avec eux, et il sera leur Dieu.

Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les choses d’avant s’en sont allés ».

Et celui qui siégeait sur le trône dit : « Voici, je fais toutes choses nouvelles ».

( debout) Spontané : TEMPS DE L’AVENT

( debout) Confession de foi.

Nous croyons en Jésus-Christ, Fils de Dieu.

À travers lui nous avons reçu le pardon, la joie et le salut.

Nous croyons qu’il est mort et a été relevé d’entre les morts

nous offrant une victoire sur la mort et nous donner l’assurance que nous nous relèverons nous aussi.

Par lui, nous croyons en Dieu comme celui qui nous adopte comme ses enfants

Nous croyons en l’Esprit Saint. Il agit en nous, il parle à notre cœur et nous confirme que nous sommes enfants de Dieu.

Par sa Parole, il conduit l’Église et nous fait la beauté du règne de Dieu.

Nous croyons que l’Église est universelle, qu’elle est visible et invisible, qu’elle est pécheresse et pourtant pardonnée.

Nous croyons que nous sommes tous reliés en Jésus-Christ.

Nous croyons que le Règne de Dieu est notre espérance commune.

Spontané : TEMPS DE L’AVENT

Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la Terre et d’éternité en éternité »

Lecture biblique

Mtt 25, 1-13

1 Alors le règne des cieux sera comme ces dix vierges qui avaient pris leurs lampes pour aller au-devant du marié. 2 Cinq d’entre elles étaient folles, et les cinq autres étaient avisées. 3 Les folles, en prenant leur lampe, n’avaient pas pris d’huile avec elles ; 4mais celles qui étaient avisées avaient pris, avec leur lampe, de l’huile dans un récipient. 5Comme le marié tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. 6 Au milieu de la nuit, il y eut un cri : « Voici le marié, sortez à sa rencontre ! » 7 Alors toutes ces vierges se réveillèrent et préparèrent leurs lampes. 8 Les folles dirent à celles qui étaient avisées : «Donnez-nous de votre huile, nos lampes s’éteignent ! » 9 Celles qui étaient avisées répondirent : « Il n’y en aurait jamais assez pour nous et pour vous ; allez plutôt vous en acheter chez ceux qui en vendent ! » 10 Pendant qu’elles allaient en acheter, le marié arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. 11Plus tard, les autres vierges arrivèrent aussi et dirent : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! » 12Mais il répondit : « Amen, je vous le dis, je ne vous connais pas. »

13 Veillez donc, puisque vous ne connaissez ni le jour, ni l’heure.

Prière

Père, ta Parole est pour nous ferment du Royaume et germe d’espérance.

Accorde-nous ton Esprit, maternel et créateur, pour que nous la recevions en vérité et avec joie.

Que cette Parole te révèle aujourd’hui et nous fasse porter les fruits que tu attends, nous qui désirons vivre en disciples de Jésus, le Christ, notre frère.

Que ta Parole s’élance, nous rassemble et nous transforme, nous te le demandons pour le nom de Jésus-Christ.

Cantique 310, strophes 1,2, 3 Notre barque est en danger

 

Silence puis Musique

Cantique : Cantique 202, strophes 1, 2, 3 Nos coeurs, plein de reconnaissance

Annonces

Collecte ( conseillers) Musique

Préface (assis)

Louons Dieu:

Seigneur notre Dieu et notre Père, quel bonheur de t’adorer partout et à tout moment. Quelle joie de te dire merci pour Jésus-Christ ton Fils Sa venue dans le monde a fait lever l’aube de ton règne d’amour. Humain parmi les humains, vivant jusqu’au bout ton pardon et ta paix, il nous a fait découvrir notre véritable humanité. Condamné au supplice de la croix, il s’est dépouillé de tout pouvoir et de tout prestige, pour nous rendre libres de te servir. Relevé, il est le messager d’un monde nouveau, d’où toute oppression, toute larme et tout mal disparaîtront. C’est pourquoi, avec celles et ceux qui ont vécu et proclamé cette espérance pendant tant de siècles, avec ton peuple assemblé ici et partout, nous célébrons ton nom et nous te chantons.

Spontané: TEMPS DE L’AVENT

Institution

Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze. Pendant le repas, il prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant : “Prenez, mangez, ceci est mon corps.” Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna en disant : “Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour la multitude, pour le pardon des péchés. Je vous le dis, désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous, dans le Royaume de mon Père.”

Prière de communion et d’intercession

Père invités à ta Sainte cène, nous faisons mémoire des paroles et des gestes de Jésus-Christ, de sa mort, de sa résurrection, et dans la confiance nous te présentons notre monde. Nous te prions pour tous ceux que tu nous mets en mémoire. Seigneur notre Dieu, répands ton Esprit sur nous tous qui

sommes baptisés au nom de ton Fils, sur nos enfants, sur tous celles et ceux qui errent au loin et n’entendent pas ta voix qui les appelle.

Répands ton Esprit sur celles et ceux qui souffrent sans comprendre, sur celles et ceux qu’accablent l’injustice et l’oppression, sur celles et ceux qui chancellent sous le poids de leur croix.

Répands ton Esprit sur celles et ceux qu’aucune voix amie ne vient guider, sur celles et ceux que personne n’appelle par leur nom, sur celles et ceux qui, au milieu de la foule, restent enfermés dans leur solitude.

[court silence]

Nous te prions pour les responsables des nations qui rêvent de leur imposer silence.Nous te prions pour celles et ceux qui n’ont aucun pouvoir, pas même celui de faire entendre leur voix, et qui fuient devant la force des puissants.

Nous te prions pour les riches, qui ferment leurs oreilles au cri des affamés ; nous te prions pour les affamés que révolte l’inconscience des riches.

Nous te prions pour les chefs de guerre qui ne connaissent que les armes pour instaurer la paix.

Nous te prions pour les artisans de paix qui ne parviennent pas à faire reculer la haine et la violence.

Nous te prions pour celles et ceux qui, dans l’insouciance de leur bonne santé,se préoccupent uniquement de leur corps.

Nous te prions pour les malades qu’angoissent la souffrance, la solitude et la mort.

Nous te prions pour les croyants sans cesse guettés par le doute, et pour les incroyants que la soif de comprendre et la joie de vivre rapprochent mystérieusement de toi. Beaucoup de nos frères et de nos sœurs en Christ comptent aujourd’hui sur notre prière.

Nous te les nommons dans le secret de nos cœurs.Que ta volonté soit faite. [SILENCE]

Notre Père ( debout)

spontané: TEMPS DE L’AVENT

Formation du cercle

Invitation

Fraction

Le pain que nous partageons est signe de la présence de Jésus, le Crucifié.

Le vin que nous partageons est le mémorial du sang du Christ, qui a été relevé

Formation du cercle

Distribution

Communion

Cantique «  SPONTANÉ » 150 : A toi la gloire.

Exhortation et bénédiction :

Spontané : TEMPS DE L’AVENT

Orgue

LE TEXTE DE LA PRÉDICATION

Mtt 25, 1-13

1 Alors le règne des cieux sera comme ces dix vierges qui avaient pris leurs lampes pour aller au-devant du marié. 2 Cinq d’entre elles étaient folles, et les cinq autres étaient avisées. 3 Les folles, en prenant leur lampe, n’avaient pas pris d’huile avec elles ; 4mais celles qui étaient avisées avaient pris, avec leur lampe, de l’huile dans un récipient. 5Comme le marié tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. 6 Au milieu de la nuit, il y eut un cri : « Voici le marié, sortez à sa rencontre ! » 7 Alors toutes ces vierges se réveillèrent et préparèrent leurs lampes. 8 Les folles dirent à celles qui étaient avisées : «Donnez-nous de votre huile, nos lampes s’éteignent ! » 9 Celles qui étaient avisées répondirent : « Il n’y en aurait jamais assez pour nous et pour vous ; allez plutôt vous en acheter chez ceux qui en vendent ! » 10 Pendant qu’elles allaient en acheter, le marié arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. 11Plus tard, les autres vierges arrivèrent aussi et dirent : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! » 12Mais il répondit : « Amen, je vous le dis, je ne vous connais pas. »

13 Veillez donc, puisque vous ne connaissez ni le jour, ni l’heure.

Prédication. » CELLES QUI N’ÉTAIENT PAS PRÊTES »

Matt 25, 1-13

Le règne des cieux est donc comparable, puisque il a été comparé, à des jeunes filles. Ce terme dont la traduction habituelle, que je vous ai lue, est « vierges ». Mais si vierge est un concept, jeune fille est davantage une description. Des jeunes filles donc, et nubiles. Nubiles en français veut dire porter le voile et en hébreu la fiancée est désignée par « la voilée ». Nous sommes dans la partie apocalyptique de l’évangile de Matthieu, et apocalypse ça veut simplement dire « dévoilement », ce qui le est le cœur de cette conception là du mariage. Le mariage comme apocalypse/ apocalypse comme mariage. Ces jeunes filles attendent l’époux. À propos de celui-ci, on devrait traduire au moins par le « fiancé » car le mot grec est nymphios, le masculin de nymphe. Quand on se rappelle les caractéristiques de la nymphe dans la mythologie grecque, en extrapolant un tant soit peu, on peut considérer que ce « nymphios », ce fiancé apocalyptique, déjà est jeune et séduisant, et en extrapolant un peu plus, on pourrait se demander si comme les nymphes officielles, il ne serait, non pas seulement de texture divine et sauvage, mais aussi s’il ne serait pas capricieux voire hostile parfois, comme ses consoeurs de la forêt (au point de claquer la porte aux nez de certaines des jeunes filles, par exemple).

Retournons aux jeunes filles. Elles sont au nombre de 10. 10 dans la Bible est le nombre qui représente traditionnellement la totalité: les 10 paroles créatrices dans genèse 1, les 10 paroles de Moise, les dix fléaux d’Egypte- dont le moins pire sont les poux, les 10 talents de la parabole, les 10 lépreux, on pourrait prolonger dans la tradition juive avec le myniam, le quorum pour le culte à la synagogue.

Il est bien que clair que dans cette parabole spécifique à l’évangile selon Matthieu, il est décrit une totalité et de fait, il est impossible de ne pas voir que cette totalité c’est l’humanité. Même si ce concept-là n’existait pas vraiment à un tel niveau d’abstraction, comme pour nous aujourd’hui.

C’est étrange cette comparaison de toute l’humanité avec des jeunes filles. Une humanité pleine d’avenir, encore immature, voire intacte. Peut-être un message, à nous qui percevons l’humanité comme extrêmement vieille. Alors qu’au prisme de cette parabole, elle serait, folle, sage, non seulement féminine, mais aussi très jeune. Ce serait à cette jeunesse-là que Dieu parlerait. Il saurait que nous sommes dans notre cour de récréation. Mais la porte resterait fermée pour une partie de cette jeunesse.

Les présentations étant faites, ce sont trois points que je voudrais aborder avec vous ce matin. Trois points que je vais d’abord présenter, et que dans un second temps je vais développer.

Le premier point c’est LA NUIT.

Je note que cela se passe la nuit, et cela n’a rien d’étonnant. Le jour pour les hébreux comme pour nous est un trompe l’oeil. Nous avons de la peine à nous rendre compte que nous sommes de façon intermitente, éclairés par une simple lampe et nous faisons comme si le jour existait, alors qu ‘en réalité l’univers est dans le noir. Ce temps du début du christianisme est empli de désir, un désir qu’on nommera apocalyptique, c’est-à-dire un désir que le voile se dévoile car le vrai jour est encore voilé, d’où la nécessité des lampes.

Le deuxième point c’est que C’EST TROP LONG.

Peut-être la plainte d’une Eglise qui, après les premiers enthousiasmes, commence à trouver le temps long, et configure des histoires pour ne pas se décourager .

Le troisième point c’est:

MEFIEZ VOUS DES APPARENCES

Oui, en regardant bien le texte (avec ma lampe) je remarque, nous remarquerons dans cette histoire un ou deux stratagèmes d’écriture qui vont sans doute nous rendre l’interprétation de la parabole un peu plus ouverte que : les folles se font avoir, les sages gagnent.

Maintenant, développons :

LA NUIT

Oui, la nuit, nous vivons dans la nuit, dit la Bible, le soleil a beau parfois nous éclairer, voire bronzer délicatement notre épiderme, ou nous brûler, ou nous tuer, n’empêche que même ce soleil-là brille dans la nuit. Dieu lui même, avant de créer la lumière, vivait dans l’obscurité; et d’ailleurs, pour tous ceux et celles qui croient en lui, il y est encore. Il vit dans un recoin de l’au-delà qui nous échappe totalement et souvent, c’est à tâtons que nous le cherchons. La prière serait une façon, je le crois, d’avancer à tâtons vers ce Dieu de bénédiction mais qui semble se cacher. Et généralement, pour prier, pour le retrouver en somme, nous fermons les yeux.

Une parenthèse anecdotique mais surprenante illustrant encore la fiction que nous avons créée pour vivre: nous passons notre vie à fermer les yeux et certains ont calculé qu’une à deux heures de notre vie diurne sont dans le noir. Cela à cause de ces clignements qui font du noir, un noir que notre cerveau corrige sans cesse, et aussi à cause de la non ou mal voyance entre nos incessants mouvements d’yeux, que le cerveau corrige aussi. Vous ne saviez pas que vous ne voyiez rien entre deux mouvements d’yeux? Et bien essayez de vous mettre devant un miroir, regardez votre œil gauche, et ensuite votre œil droit, et réalisez que vous êtes incapables de voir vos yeux bouger (alors que les autres les voient bouger, eux).

Pourquoi fermons-nous le plus souvent nos yeux pour prier ? Pour intérioriser davantage ? C’est la raison officielle, mais je dirais que la raison plus profonde serait de percevoir la réalité de notre demeure et de la demeure de Dieu. Pour percevoir, un peu, de cette obscurité fondamentale, pour être là où l’idole, mot qui vient de voir, n’a plus aucun pouvoir.

 « Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier. » (Psaumes 119:105)

Quand on n’a pas encore compris cela, que nous voyageons dans la nuit, avec des illusions de jour, et que nous sommes appelés vers le vrai jour, nous ne sommes pas encore entrés dans la spiritualité biblique profonde qui appelle au milieu de la nuit l’espérance du jour du Seigneur . Peut-être remarquez-vous que ma prédication est dédiée au temps de l’Avent, dans lequel nous entrons aujourd’hui.

Mais parfois, la nuit, on en a assez, c’est

TROP LONG  !

Malgré cette réalité pure que notre vie n’a le temps que d’un clignement d’yeux, nous trouvons parfois le temps long, surtout si nous sommes des croyants et que nous espérons quelque chose comme un retour de Dieu, sous n’importe quelle forme, un retour en gloire, en évidence et majesté, ou une concrétisation de ses promesses, quand l’humain aura abandonné tous les tourments qu’il inflige à lui même, et quand il aura enfin compris qu’il existe comme corps, ce dont l’Eglise tente d’être le symbole, parfois pathétiquement, mais parfois lumineusement quand elle valorise la communion et quand elle prêche l’unité de ce corps.

Mais c’est long, le fiancé, ce nymphe sauvage n’arrive pas.

Une fois, j’ai attendu, au temple de l’étoile où j’étais de passage, 3 heures avant que la mariée n’arrive, si bien que je n’avais plus qu’un quart d’heure pour célébrer ce mariage, puisqu’il y en avait un après, célébré par un collègue, qui piaffait déjà dans les coulisses, voyant l’autre famille qui commençait à s’accumuler sur le parvis.

Un quart d’heure, pour une vie, il est possible qu’une bonne partie de la bénédiction soit restée à la porte. 

Et mon collègue aurait pu dire, s’adressant à la mariée si elle était arrivée 15 minutes encore plus tard « je ne vous connais pas, désolé ».

Je ne tape pas trop sur la mariée, le marié lui était déjà arrivé avec une heure de retard.

Le temps est long, en effet pour que Dieu fasse enfin signe et que notre prière principale et commune « que ton règne vienne » se réalise enfin.

Le temps est tellement long que certains ont oublié de continuer à espérer et ils ont finalement commencé à s’habituer à vivre dans cette nuit que finalement on peut éclairer de diverses façons. Si bien que la plupart des nos coreligionnaires ne croient plus à ce qui pourtant est un des éléments de la dynamique chrétienne: le retour du Seigneur. Et ils sont obligés, s’ils veulent tout de même rester chrétiens, soit de considérer l’évangile de Jésus comme une morale, soit de faire un retour vers une certaine forme de judéo-christianisme, qui elle, a le temps long comme tradition puisqu’elle n’a pas subi, comme ces juifs qui ont pris Jésus comme Christ, ce choc qui a voulu précipiter le jour du Seigneur.

En suivant cette ligne-là, on ne se contente pas simplement de  la morale du quotidien , mais on se tourne aussi vers la sagesse, qui elle, a le temps, s’appuie sur le temps, travaille le temps et se méfie aussi bien de la morale casuistique que de la folle espérance . Une sagesse biblique parfois plus vigoureuse qu’une simple morale et plus radicale quand elle affirme par exemple dans le livre des Proverbes; « celui qui me trouve trouve la vie et obtient la faveur du SEIGNEUR.36 Mais celui qui me manque se fait du tort à lui-même ;tous mes ennemis aiment la mort ».

Comment vivre, dans ce temps que nous avons, avec ce messie qui semble fait pour ne pas venir, pour reprendre l’expression d’un rabbin célèbre en son temps.

Mais nous pouvons aussi faire resurgir en nous, chers frères et sœurs, cette espérance primitive, l’espérance que ce monde humain si complexe et tellement notre monde sera un jour révélé tel qu’il est par la venue de ce nymphios, ou une autre figure. Et si nous ne voulons pas pas adopter les mots des églises des premiers siècles, il serait quand même intéressant pour notre spiritualité d’envisager la fin, non pas la fin du monde, mais la fin de ce monde-là, d’espérer voir arriver, comme un voleur dans la nuit, une transformation totale de notre avenir.

Et cette parabole des dix jeunes filles semblent avoir pour motif de nous réveiller, nous qui nous serions endormis, du sommeil du désespoir ou du sommeil du juste. Mais cette parabole est un peu piégée.

MEFIONS NOUS DONC DES APPARENCES

Les sages, pas folles, vous l’avez remarqué, ne veulent pas partager leur huile. C’est quand même étonnant. Etonnant que dans cette urgence, la sagesse consiste à ne pas partager.

Les avisées : disent «  allez plutôt vous en acheter chez ceux qui en vendent ! » .Ce n’est quand même pas difficile de s’éclairer à deux avec un même lampe. Il semble que personne n’y pense dans cette parabole. Mais c’est une parabole de Jésus: constituée pour faire penser.

Et avez vous entendu comment le récit continue ?

10 Pendant qu’elles allaient en acheter, le fiancé arriva. celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. 11Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent auss…

La distinction n’est plus aussi explicite entre les folles et les avisées, mais elle mute entre celles qui étaient prêtes et les autres. La structure du récit nous pousse certes à croire que ce sont les folles qui arrivent trop tard, mais la finale ne joue plus sur ce clivage.

On se retrouve avec deux possibilités de lecture:

la traditionnelle et peu charitable: garder tout pour soi quand on a eu la sagesse de faire le plein, car c’est comme ça qu’on rencontre le fiancé de la fin des temps. Il fallait être prête. Je ne sais pas comment un prédicateur peut prêcher cela.

La seconde possibilité est plus subtile et ne méconnaît pas que toute parabole est fourbe, sous ses airs de petite histoire. Le récit se clôt sur celles qui n’étaient pas prêtes, avec cette parole du fiancé au verset 12 , parole on ne peut plus explicite: « Amen, je vous le dis, je ne vous connais pas »

Et ensuite, la conclusion par le Jésus qui racontait la parabole, verset 13 Veillez donc, puisque vous ne connaissez ni le jour, ni l’heure .

Mais en grec, il n’y a pas de guillemets. Certes, ce « veillez donc » est une formule traditionnelle et reprise ailleurs, et c’est la raison pour laquelle nos éditeurs de bible finissent la parabole au verset 12, et mettent le verset 13 dans la bouche de Jésus, mais à l’écrit en grec et aussi en écoutant la parabole on peut tout autant s’imaginer que c’est le fiancé- on pourrait l’appeler aussi le videur- qui dit aux éconduites toute la phrase: Amen, je vous le dis, je ne vous connais pas. Veillez donc, puisque vous ne connaissez ni le jour, ni l’heure.

Ce qui dirait que celles qui restent ont encore de l’espoir. L’espoir la prochaine fois d’avoir suffisamment d’huile. Celles qui restent finalement, c’est nous. Les jeunes filles folles, c’était nous. Et de toutes façons, c’est bien à nous que s’adresse ce « veillez donc », guillemets ou pas. À se demander si ces avisées ont réellement existé, où si elles n’étaient que l’image d’une humanité si peu charitable qu’elle méritait de se faire absorber par ce nymphios (polygame). Elles sont devenues un passé révolu puisque la parabole les fait disparaitre. Et nous, nous sommes encore là, cette fois avec un plus d’huile, éclairant faiblement notre chemin dans le noir.

Mais nous sommes là. Nous n’étions simplement pas encore prêtes.

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LA PARTIE DE LA PRÉDICATION

 » Celles qui n’étaient pas prêtes »

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L'ENSEMBLE DU CULTE EN VIDEO

 

 

Soyez les bienvenus au culte, tous les dimanches à 10H30, 145 rue St Honoré, Paris 1.