Les textes de la liturgie, avec les paroles des chants annoncés, vidéo du culte.
ORGUE
SALUTATION ANNONCE DE LA GRACE
Notre espérance est en Dieu. Sa parole plantée dans notre coeur.
Nos yeux rivés sur la beauté du chemin qu’il éclaire et nos bouches pour chanter.
Recevons de lui la grâce, la miséricorde et la paix.
Bienvenus, chacun et chacune ici dans ce lieu, bienvenus à ceux et celles qui nous suivent par l’internet.
Chant spontané : Bénissons Dieu le seul Seigneur Psaume 134
LOUANGE
(introduction)
Avant de louer Dieu, j’entends la parole du prophète Esaïe.
Esaïe 29. extrait Le Seigneur dit : Ainsi, quand ce peuple s’approche de moi, il me glorifie de la bouche et des lèvres, mais son cœur est loin de moi, et la crainte qu’il a de moi n’est qu’un commandement appris des hommes. C’est pourquoi je continue à étonner ce peuple en lui donnant sujet d’étonnement sur sujet d’étonnement ; la sagesse des sages s’y perdra, et l’intelligence des intelligents ira se cacher.
De quoi remercierai je le Seigneur, au delà du fait qu’il m’a donné donné un point de vue imprenable sur sa création, qu’il m’a retiré du néant pour m’offrir la possibilité de contempler un monde dont je ne mesure pas l’extraordinaire.
Là où les extrêmes de la vie et de la mort se touchent, là est mon Dieu; là où l’espérance et le désespoir s’entremêlent; là est mon Dieu, là où les luttes ne trouvent plus leur trêve, là est mon Dieu. Il ne peut pas ne pas être au plus sensible.
Au plus incroyable, au plus humilié des mondes, il est là. Des visages humains sont nimbés de beauté, des gestes humains portent son image. Des tendresses radieuses croisent nos chemins, sans un bruit, jusqu’au creux étroit de ce qui le fait mourir. Le cœur abrite et adore ce qui le fait vivre . Oui il y a Dieu. Le dire, le redire, le murmurer, vaincre l’oubli et nous attendre à le voir paraître là. Juste là ?
CHANT PSAUMES 8, strophes 1, 2, 3
(cliquer sur le lien pour lire les paroles)
VOLONTÉ DE DIEU ESAÏE 29. extrait
En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre ; de l’obscurité et des ténèbres, les yeux des aveugles verront. Les affligés auront dans le SEIGNEUR une joie débordante (…) Car la brute ne sera plus, l’insolent aura disparu, tous ceux qui se tenaient à l’affût pour faire du mal seront retranchés — ceux qui condamnaient l’homme en justice, qui tendaient des pièges à celui qui accusait à la porte de la ville,
et qui écartaient le juste sans motif.
Chant spontané Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute
PRIÈRE DE CONVERSION (repentance)
Confesser son péché, se repentir, se convertir, c’est d’abord le faire devant Dieu, c’est à tout le moins prendre le risque de dire quelque chose à Dieu, dans le mouvement de la prière qui dit-on précède la foi. Alors devant Dieu, nous prions et chacun en communion avec son Dieu.
Seigneur, ta parole est venue en moi pour que je la dise, mais j’ai hésité puis je suis resté muet; des prétextes, je m’en suis donnés, je n’étais pas compétent, je n’étais pas prêt, je n’étais que moi et qui serais-je pour dire quelque chose de toi, et mes lèvres sont restées closes, et personne n’a rien entendu de ce qu’il fallait entendre, et personne n’a pu être relevé, personne n’a pu se sentir pardonné, ni même moi. Pardonne-moi Seigneur et si je n’ai pas le courage, donne-moi la témérité. AMEN
Chant spontané J’aime mon Dieu car il entend ma voix
PROCLAMATION DU PARDON
L’Eternel délivre ton âme de la mort, garde tes yeux des larmes et tes pieds de la chute. Désormais, tu marches en présence de l’Éternel sur la terre des vivants.
Chant spontané O que c’est chose belle
CONFESSION DE FOI
Je crois en la grâce de Dieu et je la célèbre comme une source inépuisable d’amour et de bonté. J’en suis reconnaissant et ma confession de foi n’est que reconnaissance. Donnée sans mérite de ma part, elle me sauve, me pardonne et m’offre une vie avec de l’espoir et du sens. Je crois qu’elle me maintient dans ces temps difficiles et qu’elle me permet de sentir, de chercher puis de pratiquer l’harmonie. Nous croyons en un Dieu favorable puissions-nous en devenir des témoins en toutes circonstances.
Chant spontané Grand Dieu nous te bénissons
Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».
LECTURE Jérémie 1, 4-10
4 La parole du Seigneur me parvint :
5 Avant que je ne te façonne dans le ventre de ta mère,
je t’avais distingué ;
avant que tu ne sortes de son sein,
je t’avais consacré :
je t’avais fait prophète pour les nations.
6 Je répondis : Ah ! Seigneur Dieu, je ne saurais pas parler, je suis trop jeune !
7 Mais le Seigneur me dit :
Ne dis pas : « Je suis trop jeune. »
Car tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai,
et tu diras tout ce que je t’ordonnerai.
8 N’aie pas peur d’eux,
car je suis avec toi pour te délivrer
– déclaration du Seigneur.
9 Alors le Seigneur étendit la main et toucha ma bouche ; puis le Seigneur me dit : J’ai mis mes paroles dans ta bouche. 10 Regarde, je te donne en ce jour autorité sur les nations et sur les royaumes pour déraciner, pour démolir, pour faire disparaître, pour raser, mais aussi pour bâtir et pour planter.
Cantique L&P 250, strophes 1, 2, 3
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PRIÈRE D’ ILLUMINATION
Pour que nous sachions entendre ta Parole, mais aussi la recevoir, la connaître, mais aussi l’aimer, l’écouter, mais aussi la mettre en pratique, ouvre par ton Saint-Esprit nos esprits et nos cœurs à ta vérité
PREDICATION
silence
ORGUE
Cantique L&P 217 strophes 1, 2, 3
(cliquer sur le lien pour lire les paroles)
Annonces et Collecte
PRIERE D’INTERCESSION
Je n’oublie aucun des bienfaits de Dieu. Je lui suis reconnaissant de m’avoir donné de la vie. J’espère qu’il me conduit dans cette vie. Je le remercie pour les frères et les sœurs que je suis appelé à découvrir comme tels dans le chemin de mon existence.
Seigneur, nous te présentons notre monde qui a bien besoin de ressusciter, d’être remis debout. Apprends-nous à partager avec d’autres la liberté que tu nous apportes. Permets-nous d’être auprès des autres, des témoins de la bonne nouvelle et de l’espoir qui en jaillit. Invite-nous encore à changer ce monde que tu nous confies en combattant l’idiotie, l’idolâtrie, le suivisme, et l’irrespect de ta création et de tes créatures
Nous te remettons silencieusement ceux et celles que tu confies à notre amitié
Nous te demandons le bonheur et l’honneur. Nous te demandons le bonheur sans lequel la bénédiction reste une formule creuse. Nous te le demandons pour celles et ceux qui ont vécu ou qui vivent l’échec, l’angoisse, la peur des autres et la fragilité d’eux-mêmes. Nous te demandons le bonheur d’écouter et de donner. Tu nous as rendu l’honneur; apprends-nous à nous honorer les uns les autres et à honorer chacun sur notre route: les enfants et les adolescents, les humbles et les vieux, les étrangers qui sont dans nos murs. Fais-nous deviner l’honneur dont notre prochain et notre lointain ont besoin.
Pour le nom de Jésus-Christ, venu pour le bonheur et pour l’honneur de tous.
NOTRE PERE
BENEDICTION
3 C’est vous qui êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, avec quoi le salera-t-on ? Il n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les gens.
14C’est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. 15On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le porte-lampe, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. 16 Que votre lumière brille ainsi devant les gens.
Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu notre créateur, et la consolation du Saint-Esprit soient et demeurent avec vous tous, présents ou absents, visibles ou invisibles, pour le temps et pour l’éternité. Amen.
Chant spontané Bénis ô Dieu nos routes
ORGUE
Le texte de la prédication
À l’époque du prophète Jérémie (7e- 6e siècle) avant notre ère, la Parole est en crise.
La chute de Jérusalem approche.
Les prophètes se multiplient. Au chapitre 5 du livre de Jérémie, on entend le Seigneur dire: «quant aux prophètes, ils ne sont que du vent, il n’est pas de parole en eux».
Les mots et les gestes prophétiques de Jérémie n’ont rien pu faire. Contre l’idolâtrie. Rien pu faire contre l’injustice sociale fréquemment dénoncée tout au long de ce livre.
Encore au chapitre 5, on entend ça: 26 Car il se trouve des méchants dans mon peuple; ils épient comme celui qui pose des pièges, ils tendent un filet et prennent des hommes. 27 Comme une cage est remplie d’oiseaux, leurs maisons sont remplies de tromperie ; c’est ainsi qu’ils deviennent puissants et riches. 28 Ils sont devenus gras, resplendissants, ils dépassent toute mesure dans le mal; ils ne rendent pas la justice, ils ne rendent pas justice à l’orphelin, et ils prospèrent; ils ne respectent pas le droit des pauvres.
La parole est en crise. Les faux prophètes se multiplient. Le Dieu de Jérémie est extrêmement troublé. Ivre de vengeance puis tout à coup compatissant. Annonçant même une nouvelle alliance. Plus saine.
Pas pour maintenant. Car maintenant, c’est la catastrophe. Mais un jour. Les croyants au Christ se saisiront plus tard de cette prophétie.
Jérémie lui-même est débordé. Son livre présente l’échec de la prophétie mais se tient dans la Bible comme un avertissement perpétuel à tous les peuples arrogants. Jérémie est considéré comme un des prophètes les plus sensibles de la Bible. Et bien qu’il ait été comparé, je cite : « à un saule pleureur dont les branches pendent sur le sol au milieu des ruines de ce château désolé », il parle encore.
Ce matin, je vous propose de revenir à la source : le récit de la vocation de Jérémie.
Nous y traverserons plusieurs thèmes : la prédestination, la jeunesse, la peur, l’autorité et la méthodologie du changement.
Ces thèmes semblent d’abord sans lien, mais le texte les relie; voyons s’ils peuvent être utiles pour réveiller et aiguiser notre parole, aujourd’hui, au milieu des urgences qui façonnent notre temps.
1. La prédestination
Le Seigneur dit à Jérémie qu’il l’avait choisi. Avant même sa conception, il l’avait déjà fait «prophète des nations ».
Cela paraît ne pas nous concerner… mais on pourrait rapprocher cela de la question d’un enfant à sa mère : « Où j’étais, avant d’être dans ton ventre ? »
Pour un enfant très jeune, il ne semble pas concevable de ne pas venir de quelque part et donc de ne pas avoir existé avant d’être arrivé quelque part.
Je ne connais pas la formule magique pour répondre à ce type de question. Mais disons que des parents peuvent tenter de répondre à leur enfant qu’il a un jour été, avant; dans le désir et la volonté de le faire venir. En tordant la signification habituelle du mot, on peut sous-entendre à cet enfant qu’il a été pro-créé. C’est-à-dire créé, avant. Avant, c’est-à-dire dans la volonté de ses parents.
Bien entendu, cela ne répond ni ne correspond exactement à la question, beaucoup plus métaphysique, de l’enfant. Mais cela nous aide à atténuer légèrement le côté péremptoire d’une affirmation comme celle du Seigneur à Jérémie « Avant que je ne te façonne dans le ventre de ta mère ». On pourrait même dire qu’il ne s’agit dans ce récit de vocation, et toujours dans le sens tordu du terme, que d’une simple pro-création.
Cela dit, le pro-créateur divin avait aussi une idée précise de la fonction que devra occuper sa progéniture (« prophète des nations »). Pour basculer à nouveau dans notre registre, il existe encore des parents qui désignent et conçoivent consciemment à l’avance la fonction que devra occuper leur progéniture, en général un prolongement de la leur. Cela dit, la reproduction sociale est la règle majoritaire cette fois inconsciente chez les riches comme chez les pauvres. Cependant, la démarche libérale est plutôt de nos jours de faire croire que la fonction des parents est de donner à leurs enfants les conditions pour qu’ils aient le choix.
C’est pourquoi je ne juge pas trop vite le Dieu de Jérémie quand il le prédestine à devenir ce qu’il va devenir. Nous sommes, que nous le voulions ou non, tous plus ou moins subtilement prédestinés.
Si nous croyons en Dieu, ce début de récit de vocation nous pose tout de même de vraies questions. De théologie basique ou pas si basique que ça.
Si d’une manière ou d’une autre, nous croyons en Dieu: que préférons nous ?
N’avoir jamais existé dans la volonté de ce Dieu- auquel nous croyons- avant notre existence?
Ou, déduire que puisqu’il est Dieu, ce Dieu auquel nous croyons, il aurait pu éventuellement penser à l’avance à notre élaboration, non pas forcément en terme de prédestination pointilleuse et déterministe et étouffante, mais en terme de volonté, de projet, de désir ? Que préférons-nous ? Penser qu’il y aurait eu une volonté préalable dans notre sort? La sentir éventuellement, et s’en rapprocher ? La sentir aussi lorsqu’on s’en éloigne?
Ou, qu’il n’y aurait rien, ou un Dieu indifférent, et que tout le travail nous incomberait pour chaque jour, chaque seconde, nous faire exister face à la lumière crue du néant?
Si dans le meilleur des cas, j’ai, dans une formulation sans doute vague, existé dans la volonté de parents pour me faire venir au monde, pourquoi pas dans celle du Seigneur auquel je crois et dont j’imagine qu’il est capable de ne pas suivre les règles d’une prédestination linéaire telle que je me l’ imagine? Est-ce que j’ai envie de croire à un Dieu prisonnier d’une chronologie? Est-ce que pour lui avant et après ont un sens?
N’est-il pas à même de ne tenir aucun compte de la fascination que nous avons pour la figure du segment avec laquelle nous représentons notre existence individuelle? Un début sorti de rien, une histoire qui n’est pas même pas écrite et une fin qui ressemble rarement à une conclusion? Un segment, entre crochets, qui flotte un peu dans le néant avant de s’effacer.
Pourquoi toujours se battre avec le néant ? Pourquoi toujours partir de zéro? Et s’il n’y avait pas de néant, pas de vide ? Mais uniquement de la continuité à découvrir sans cesse?
C’est à cause de ce genre de questions que je ne rejette pas d’emblée la formulation certes très paternaliste de la vocation de Jérémie. Elle me pousse à me demander s’il n’y aurait pas une volonté dans l’opportunité de ma propre existence.
2. La jeunesse
Passons maintenant au deuxième thème. » Ah ! Seigneur Dieu, je ne saurais pas parler, je suis trop jeune ! »
Il est rare de trouver un extrait de texte biblique ayant dépassé sa date de péremption. C’est le cas pour cette réponse de Jérémie. Car aujourd’hui, une fraction importante de la jeunesse parle. Elle parle parce qu’elle sait qu’elle ne supporte plus le monde tel que nous l’avons fait ou laisser advenir, embourbé dans ses guerres, acceptant plus ou moins passivement les dégâts provoqués par le changement climatique à cause humaine. Cette jeunesse ne veut pas de notre héritage. Et bien que cette jeunesse qui ose manifester, parler, se fasse régulièrement écraser, se fasse moquer ou se fasse monétiser au travers des réseaux sociaux, elle continue à manifester et parler. Et c’est cette jeunesse-là, qui parle, manifeste et prophétise- qui est en train de changer notre mode de vie, puisque sa parole vient d’un instinct de survie, d’un simple désir de pouvoir continuer à vivre.
» Je suis trop jeune », … la réplique de Jérémie n’a plus de référence consistante aujourd’hui. Et d’ailleurs le Seigneur de ce texte le sait bien, qui ne tient absolument pas compte de la jérémiade de Jérémie, comme d’ailleurs il n’a pas non plus tenu compte des excuses d’autres prophètes.
La question que l’on peut se poser à chacun de nous qui sommes probablement plus âgés que Jérémie ( mais résolument plus contemporains !) est la suivante: nous qui n’avons même plus l’excuse d’être trop jeune, pourquoi aurions-nous renoncer à notre vocation? Ou alors notre excuse serait-elle maintenant d’être trop vieux ?
Mais peut-être qu’en fait nous sommes comme Jérémie: trop jeunes.
C’est-à-dire qu’à la source de notre renoncement, il y aurait au fond de nous l’idée que nous sommes trop « récents ». Trop fraichement conscients des problématiques de ce monde pour oser ouvrir notre bouche de prophète du quotidien après qu’elle aura été touchée par Dieu, comme dans ce récit.
Peut-être, quelque soit notre âge, nous ne nous pensons pas assez instruits, pas assez capables d’être correctement informés. Il y a tellement de voix dans ce concert discordant. Tellement de prophètes.
Ou peut-être qu’on peut encore élargir le propos de façon radicale en prenant l’excuse de la jeunesse même de notre humanité sur notre planète où la vie a commencé des milliards d’années avant nous. Alors peut-être que c’est vrai que nous sommes vraiment jeunes et c’est pour cela que nous n’arrivons pas à considérer le chaos dans lequel nous nous enfermons. Dans notre crèche, personne n’ira ranger la dévastation que nous avons commise et peut-être que cette dévastation, nous la commettons en une espèce de toute innocence.
Donc, il faudrait ré entendre que le Seigneur n’a que faire de notre excuse de la jeunesse, quelque soit sa forme, et y aller. Parce que ce récit du jour ne sert pas à raconter l’histoire d’un prophète des temps anciens, mais il est là pour nous inciter à l’action, et à l’action prophétique.
Reliés à cette volonté préalable du Seigneur auquel nous croyons, et ayant cessé d’être fasciné par le néant, et ayant pris conscience que la jeunesse encore plus jeune que nous se bat mieux que nous, alors oui » la peur », autre thème de ce texte, n’a plus de justification.
3. La peur et l’autorité
Reliés de nouveau à la volonté préalable du Seigneur auquel nous croyons, alors oui, notre parole, qui nous paraissait possiblement inconsistante et inutile, surtout face aux forces en présence, a de l’autorité. Cette autorité vient de la peur qui a été balayée, et de la volonté de Dieu que nous avons réellement sentie. Nous avons confiance dans le lien désormais recréé avec notre origine. Nous ne sommes plus seuls et nous pouvons retrouver l’espoir.
4. La méthodologie du changement
Enfin, à propos de la méthodologie du changement. Le Seigneur indique à Jérémie que le changement ne va pas se faire délicatement, par des rustines, par du rapiéçage ici et là.
je te donne en ce jour autorité sur les nations et sur les royaumes pour déraciner, pour démolir, pour faire disparaître, pour raser, mais aussi pour bâtir et pour planter.
O certes, cela peut refaire peur.
La vocation de Jérémie s’effectue dans un état d’urgence pour le peuple de Juda, encerclé par de menaçants voisins. Ce peuple selon la Bible se désintègre de l’intérieur à cause de ses mauvaises pratiques. Ce peuple se pense protégé par l’existence de son temple à Jérusalem, mais Jérémie proteste contre cette assurance factice. Il faudra déraciner ses mauvaises pratiques avant de reconstruire ou de replanter.
Pour nous, encore une fois, face à l’urgence climatique, par exemple, et ses conséquences dans lesquelles nous sommes, il y aura des habitudes à déraciner, des idéologies toutes faites à balayer. Avant sans doute que l’humanité devienne enfin adulte et capable de répondre de son sort, comme le fait Jérémie après qu’il a compris qu’il était responsable.
Mais plutôt que de parler de destruction, on pourrait employer le terme de déconstruction. Que faudrait-il déconstruire avant de re construire, que faudrait-il arracher, avant de replanter? Celui qui détruit ne pense à rien. Celui qui déconstruit en revanche dévoile que la construction préalable était dangereuse et le prouve point par point. En déconstruisant, il indique aussi la façon de reconstruire qui ne devra pas se faire sans conscience.
Alors finalement, peut-être que la vocation de Jérémie peut se faire nôtre.
Il nous faudra :
Accepter d’être de filiation divine – ce qui déjà, vous en conviendrez aurait tendance à nous ragaillardir ! – assumer notre jeunesse d’humanité confuse mais, cette jeunesse constitutive, la laisser quand même parler et prophétiser sans peur, faire confiance à l’autorité qui nous a été conférée et déconstruire ce qui, dans le mépris du bien commun, a été construit, et puis rebâtir une maison vraiment commune.
AMEN
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LA VIDÉO DU CULTE
Retrouvez en video le culte intégral (celui ci commence après environ 14 minutes)
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LA VIDEO DE LA PRÉDICATION
RÉSUMÉ DE LA PRÉDICATION
(sachant qu’une prédication ne se résume pas à son résumé)
La prédication s’appuie sur Jérémie 1,4-10, dans un contexte de crise de la Parole et de prolifération de faux prophètes.
Elle explore thèmes : la prédestination, la jeunesse, la peur et l’autorité, et la méthodologie du changement.
Dieu choisit Jérémie avant sa naissance, ce qui interroge notre propre origine et la possibilité d’une volonté préalable.
La jeunesse n’est pas un obstacle : aujourd’hui, elle parle et agit face aux urgences, invitant chacun, quel que soit son âge, à s’engager.
La peur est dissipée par la conscience d’un lien avec Dieu, qui donne autorité à la parole.
Le changement demandé par Dieu à Jérémie est radical : déraciner et déconstruire avant de bâtir et planter.
La vocation de Jérémie devient modèle : accepter notre filiation divine, parler sans crainte, user de l’autorité reçue et reconstruire une maison commune.