LA LITURGIE
Textes de la liturgie
Liturgie du culte du 20 juillet 2025 par la Pasteure Florence Taubmann
Esther Assuied à l’orgue
Orgue :
Annonce de la grâce :La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus le ressuscité .
Accueil : Bienvenue à toutes et à tous dans ce culte.
Seigneur donne-nous ton Esprit afin que, tous ensemble, nous puissions te prier d’un coeur sincère et entier en chantant le 1er chant du livret inséré au début du psautier.
Chant spontané :
Louange :
Psaume de David. Les cieux racontent la gloire de Dieu,
Et l’étendue manifeste l’oeuvre de ses mains.
Le jour en instruit un autre jour, La nuit en donne connaissance à une autre nuit.
Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles
Dont le son ne soit point entendu:
Leur retentissement parcourt toute la terre,
Leurs accents vont aux extrémités du monde,
Où Dieu a dressé une tente pour le soleil.
Et le soleil, semblable à un époux qui sort de sa chambre,
S’élance dans la carrière avec la joie d’un héros;
Il se lève à une extrémité des cieux,
Et achève sa course à l’autre extrémité:
Rien ne se dérobe à sa chaleur. Ps 19,1-6
Chantons notre louange avec le Ps 25 1,2,3,4.
Volonté de Dieu : Ainsi parle l’Éternel: Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, Que le fort ne se glorifie pas de sa force, Que le riche ne se glorifie pas de sa richesse.
Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie d’avoir de l’intelligence et de me connaître,
De savoir que je suis l’Éternel, qui exerce la bonté, le droit et la justice sur la terre; Car c’est à cela que je prends plaisir, dit l’Éternel. Jérémie 9,23-24
Chant spontané debout
Repentance
La loi de l’Eternel est parfaite, elle restaure l’âme;
Le témoignage de l’Eternel est véritable, il rend sage l’ignorant.
Les ordonnances de l’Eternel sont droites, elles réjouissent le coeur;
Les commandements de l’Eternel sont purs, ils éclairent les yeux.
La crainte de l’Eternel est pure, elle subsiste à toujours;
Les jugements de l’Eternel sont vrais, ils sont tous justes.
Ils sont plus précieux que l’or, que beaucoup d’or fin;
Ils sont plus doux que le miel, que celui qui coule des rayons.
Tes serviteurs et tes servantes rn ont reçu instruction;
Pour qui les observe la récompense est grande.
Qui connaît ses égarements? Pardonne-nous ceux que nous ignorons.
Préserve-nous de l‘ orgueil;
Qu’il ne dominent pas notre vie!
Alors nous serons intègres, innocents de fautes graves.
Reçois favorablement les paroles de notre bouche et les sentiments de notre coeur, O Eternel, notre rocher et notre libérateur! Ps 19,7-14
Chant spontané debout
Annonce de la grâce
Dès lors que nous nous tournons vers Dieu, chaque jour de notre vie, nous pouvons vivre en communion avec ces paroles de l’apôtre Paul: » J‘ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, 39 ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur. »
Chant spontané debout
Confession de foi
Je crois en toi Dieu créateur des réalités visibles et invisibles.
Je crois en ta volonté de vie et d’amour. Je crois que tu prends soin de toutes tes créatures. Je crois en toi Dieu d’Abraham d’Isaac et de Jacob.
Je crois en ta promesse qui traverse l’histoire des hommes et la porte vers son accomplissement. Je crois en toi Dieu de Moïse et des prophètes.
Je crois que tu es un Dieu de justice et de miséricorde, un Dieu qui veut le droit et la bonté, un Dieu qui pardonne à ses enfants. Je crois en toi Dieu de Jésus-Christ. Je crois qu’en lui l’homme véritable tu t’es approché de nous, nous permettant, par ton Saint-Esprit, de connaître ton Nom, de vivre ta Présence, et de t’appeler notre Père. Amen
Chant spontané debout
Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».
Lectures bibliques : Matthieu 5,4, Genèse 29,1-14 et Genèse et 45,1-15
Cantique : 190, 1, 2, 3. Roi des anges
Prière : Prière de Rabbi Nachman de Braslav
Seigneur par ta Parole
Apprends-mois à rechercher chez les autres leurs qualités subtiles,
A reconnaître leur valeur incommensurable.
Apprends-moi à cultiver un peu d’amour pour tous tes enfants,
Car personne, personne, n’échappe à La rédemption.
Permets que le bien en moi reconnaisse et rejoigne le bien qui est en l’autre,
Jusqu’à ce que le monde entier soit transformé par le pouvoir de l’amour,
Pouvoir auquel on ne peut résister. Amen
Jeu d’orgue
Prédication : Ce que disent peut-être les larmes !
Silence
Musique
Cantique : 268 1, 2, 3 O Dieu notre Père
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Musique
Prière d’intercession / Prière de St François d’Assise
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.
Bénédiction finale
Recevons la bénédiction de Dieu :
Le Seigneur qui fait grâce nous bénit et nous garde.
Il nous envoie et nous accompagne,
Sur ses sentiers de justice, d’amour et de miséricorde. Amen
Chant spontané debout :
TEXTE DE LA PRÉDICATION
Prédication du 20 juillet 2025 à l’Oratoire du Louvre,
par la pasteure Florence Taubman
Matthieu 5,4, Genèse 29,1-14 et Genèse et 45,1-15
Heureux ceux qui pleurent ; ils seront consolés !
Des pleurs dans la Bible on se souvient en général de ceux de Jésus au moment de la mort de Lazare ; avant qu’il le rappelle à la vie. Et on s’étonne de ces larmes, sous prétexte que Jésus doit savoir ce qui va advenir, il sait qu’à son appel Lazare va sortir du tombeau. D’un autre côté, on dit souvent que ces larmes prouvent, s’il en était besoin, l’humanité réelle de Jésus, ressentant un profond chagrin à la perte de son ami.
Aujourd’hui je voudrais vous parler d’autres larmes, que l’on voit couler dans le livre de la Genèse : les larmes de Jacob fils d’Isaac et de Rébecca, et les larmes de Joseph, fils de Jacob et de Rachel.
Les larmes de Jacob
C’est au moment de sa rencontre avec Rachel que Jacob verse des larmes : « Quand il vit Rachel, Jacob l’embrassa, il éleva la voix, et il pleura. »
Pourquoi ces larmes ? L’histoire qui suit nous apprend que Jacob est tombé amoureux de Rachel, qu’il veut l’épouser, que Laban le père de Rachel va le tromper à la faveur de la nuit pour lui faire épouser sa fille aînée Léah, en échange d’un service de 7 années auprès de ses troupeaux, puis qu’il obtiendra Rachel en échange de sept années supplémentaires.
La scène des larmes de Jacob se passe près dans le pays d’Haran, près d’un puits où sont rassemblés les bergers et les bêtes.
Jacob pleure-t-il d’émotion, bouleversé par la révélation de l’amour?
Jacob voit-il dans le visage de Rachel cette source de vie qui va désormais désaltérer et orienter Son existence ? En hébreu, l’œil – qui voit et qui pleure- est le même mot que la source : yaïn. Et le verbe embrasser à la même racine que celui qui signifie abreuver, désaltérer.
Et ce lieu, source ou puits, est souvent dans la Bible le lieu des rencontres essentielles : c’est là qu’à la génération précédente Eliézer, serviteur d’Abraham, avait rencontré Rivka, au temps où il était venu chercher femme pour Isaac, fils d’Abraham et père de Jacob et Esaü. C’est près d’un puits que Moïse rencontrera Sippora, c’est encore au puits que Jésus rencontrera la samaritaine.
Y a-t-il dans le moment de la rencontre de Jacob avec Rachel une sorte de réminiscence inconsciente qui lui fait voir sa mère Rivka, et qui se traduit par le surgissement des larmes ? Il peut d’ailleurs y avoir une ressemblance entre elles. Elles sont tante et nièce.
Mais il faut aussi mentionner que le Jacob qui rencontre Rachel est un homme en fuite, qui a dû quitter les siens pour se sauver de la colère de son frère jumeau Esaü, après que Jacob a acquis son droit d’aînesse et lui a volé par fraude la bénédiction paternelle liée à ce droit.
Jacob le trompeur, Jacob le fuyard, Jacob qui a néanmoins entendu Dieu lui parler dans le cours de sa fuite ……
Et c’est ce Jacob, sans doute épuisé, qui rencontre Rachel : alors s’agit-il, au moment de l’éblouissement, d’une ouverture des vannes du coeur? S’agit-il, au moment de l’inespéré, du sursaut d’une conscience qui se découvre lourdement chargée ? Catherine Challier, dans son très beau livre Le traité des larmes, fait remarquer que le moment des pleurs peut être parfois le moment où l’on apprend combien on a souffert, comme si l’on avait retenu jusque-là la conscience de sa propre souffrance.
Mais là nous évoquons ce que Jacob porte en lui, ce qui s’est passé avant.
Mais les larmes de Jacob peuvent concerner également l’avenir. Car le choc de l’amour peut se doubler d’une dimension visionnaire, non dans le sens de la prédiction, mais dans le sens d’un pressentiment, d’une intuition.
Les fortes émotions nous font plonger dans les profondeurs de la condition et de l’histoire humaines, là où se jouent et les grandes tragédies et les joies les plus hautes, là où il est question de vivre et de mourir.
Jacob pressent-il son destin, qui sera à la fois grandiose, difficile et douloureux ? Il tombe amoureux d’une femme, la vie lui en fera épouser deux, et il aura des enfants de quatre femmes. Il sera le fondement d’Israël avec ses douze fils, mais la rivalité et la haine seront comme le ver dans le fruit ; Jacob et Esaü se sont chamaillés dès le sein maternel ; Joseph sera vendu par ses frères. Jacob aura une fille unique, Dina ; elle sera violentée, ce qui causera un terrible massacre.
Bien sûr Jacob ne sait pas tout cela ; il ne lit pas dans la boule de cristal. Mais sa propre expérience lui a fait déjà connaître l’incertitude, la peur, la fuite. Comment, au moment de sa joie, ne ressentirait-il pas sa propre faiblesse ?
Et, découvrant Rachel, son âme sœur, peut-être entrevoit-il que son destin à elle sera également bien difficile ?
Elle connaîtra la stérilité, l’humiliation, la perte de Joseph, et elle mourra en accouchant de son second fils Benjamin. Rachel est le symbole de la mère d’Israël pleurant sur ses enfants. « Rachel pleure ses enfants ».
Encore une fois, Jacob ne sait pas tout cela ; il n’est pas devin. Mais en ce moment grave de la révélation de l’amour, son propre cœur sent les choses, l’alternance des temps : le temps pour rire et le temps pour pleurer, le temps pour se réjouir et le temps pour se lamenter, le temps pour la guerre et le temps pour la paix.
On perçoit cette gravité lors des bénédictions de mariage, quand on demande aux jeunes époux de prononcer un engagement d’amour et de fidélité pour la vie, à travers les joies et les peines, tous les aléas de l’existence, jusqu’à ce que la mort les sépare.
Alors, si on creuse encore le sens des larmes de Jacob, on peut se demander si ce sentiment qui sourd en lui ne comporte par une part de compassion. Compassion devant l’autre, encore inconnue, déjà aimée, mystérieuse âme sœur en laquelle se ressent la quintessence de l’humanité.
Mais le langage des larmes garde sa pudeur et ses secrets. Il nous permet des questions, mais pas de réponse définitive.
Jacob a vu Rachel, il l’a embrassée, il a élevé la voix, il a pleuré. Sur lui-même ? sur Rachel ? sur le passé ? sur l’avenir ? des larmes de joie ? des larmes de douleur ? Des larmes d’émotion pure ? Jacob a pleuré d’amour.
Les larmes de Joseph
Et c’est d’amour aussi que pleurera son fils Joseph, qui s’exprimera par le langage des larmes. Dans le récit qui le concerne, et qui est assez long, Joseph pleure plusieurs fois. Mais étrangement, ces larmes ne coulent pas au temps de sa détresse ni des périls qui l’assaillent, c’est-à-dire au moment où il est menacé de mort par ses frères, abandonné dans un puits puis vendu en Egypte.
Ses larmes coulent au moment où il est parvenu au faîte de sa puissance.
Il a sauvé le pays d’Egypte de la famine en sachant interpréter les rêves de Pharaon. Il a su administrer judicieusement les récoltes, à tel point que les pays voisins se tournent vers l’Egypte quand ils connaissent la disette.
Et ceci a conduit les fils de Jacob, frères de Joseph, à venir eux-mêmes acheter, sur conseil de leur père, nourriture et subsistance au puissant ministre du puissant Pharaon.
Bien sûr ils ont été incapables de reconnaître leur frère dans ce personnage haut-placé, cependant que lui, de son côté, les a immédiatement identifiés.
Mais sans rien leur dévoiler, il s’est caché pour pleurer. Et ceci par deux fois, au sein d’un récit complexe, où il a mis ses frères à l’épreuve, les accusant d’espionnage, puis de vol. avec des aller-retours et des ruses, destinés à faire venir près de lui son jeune frère Benjamin, puis son père Jacob.
Certainement, comme pour Jacob, le choc de la rencontre avec ses frères a dû faire remonter en Joseph tout le passé, toute la souffrance, toutes les terreurs endurées.
Mais c’est vers l’avenir qu’il s’est tourné ; c’est pour l’avenir que ses larmes ont finalement coulé comme une source de purification et de renouvellement.
Et nous nous retrouvons maintenant dans cette scène extraordinaire du dévoilement, où tous les frères sont réunis.
Scène du dévoilement où Joseph va enfin se faire reconnaître.
Scène du dévoilement où il abandonne tout esprit de vengeance.
Scène du dévoilement où il hisse ses frères à sa hauteur, renonçant à surcharger leur conscience de la faute qu’ils ont commise contre lui.
Scène du dévoilement où il ne s’en remet qu’à Dieu de tout le bien qui est survenu, et qui surviendra, et même du mal qu’il a subi et auquel Dieu a su donner sens.
« Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour l’Egypte. Mais maintenant ne vous affligez pas, ne soyez pas irrités contre vous-mêmes, de m’avoir vendu pour ce pays ; car c’est pour la subsistance que le Seigneur m’y a envoyé avant vous…..Ce n’est pas vous qui m’avez fait venir ici, c’est Dieu… » 45,5
Cette scène du pardon de Joseph à ses frères est sublime de par son humilité, sa délicatesse, la force de sa compassion. Joseph a reçu de son père Jacob le don spirituel des larmes, et il l’a démultiplié.
Joseph pleure d’amour pour ses frères, pour son père. Mais au-delà, il pleure d’amour pour Dieu. Comme si lui qui n’est qu’un homme, expérimentait au plus profond de lui-même cette étrange et terrible compassion qui concerne le Dieu Créateur et Père, le Dieu en chagrin, en souffrance, qui n’en a jamais fini avec le mal à l’œuvre dans le monde. Le Dieu qui doit sans cesse aimer encore, redire sa fidélité, consoler les victimes, réparer les failles et les destructions, recommencer…
Oui les larmes de Joseph sont des larmes de compassion pour Dieu et pour l’humanité, des larmes de fatigue en même temps que des larmes de consolation, de réparation, et d’espérance.
Et peut-être, finalement, que les larmes de Jésus sur Lazare ont quelque chose à voir avec tout cela.
Jésus pleurant d’amitié et de chagrin ; Jésus pleurant l’évidence et la sempiternelle force de la mort, Jésus pleurant la résurrection, la consolation, le combat jamais terminé contre la mort.
Jésus pleurant pour Dieu son père.
Jésus pleurant néanmoins d’espérance car il croit au salut du monde.
Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés !
Ils seront consolés par leurs larmes mêmes, qui sont les larmes de Dieu, et qui annoncent au monde le choix de l’amour. Amen !
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VIDEO DU CULTE
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VIDÉO DE LA PARTIE CENTRALE DU CULTE
Résumé
La prédicatrice construit sa prédication autour de la béatitude « Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés » et explore la signification spirituelle des larmes à travers deux figures bibliques de la Genèse : Jacob et son fils Joseph.
Les larmes de Jacob sont analysées lors de sa rencontre avec Rachel près du puits. La prédicatrice y voit bien plus qu’une simple émotion amoureuse : ces pleurs révèlent la complexité de l’expérience humaine. Jacob, homme en fuite après avoir trompé son frère Ésaü, pleure peut-être par culpabilité du passé, par pressentiment des difficultés à venir, ou par compassion intuitive pour Rachel dont le destin sera douloureux. Ces larmes expriment la conscience aiguë de la fragilité humaine au moment même de la joie.
Les larmes de Joseph surviennent paradoxalement non pendant ses épreuves (vente par ses frères, esclavage) mais au sommet de sa puissance en Égypte, quand il retrouve ses frères venus acheter du blé. Ces pleurs culminent dans la scène de réconciliation où Joseph révèle son identité, pardonne et voit dans son parcours la main de Dieu. Ses larmes deviennent alors expression d’amour, de pardon et de compassion divine.
La prédicatrice conclut en reliant ces larmes bibliques à celles de Jésus devant Lazare, y voyant l’expression d’une compassion qui participe à celle de Dieu même. Les larmes humaines deviennent ainsi consolation et annonce de l’amour divin au monde.