Culte présidé par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Baptême du jeune Gaspard
À l’orgue : Aurélien Peter
Vidéo de la partie centrale du culte
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Orgue
Annonce de la grâce
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en Jésus notre frère et notre sauveur .
Accueil
Bienvenue à toutes et à tous dans ce culte, que vous soyez protestants ou non, croyants ou non, de passage ou ancrés dans cette communauté de longue date, c’est au nom de Jésus que nous nous accueillons aujourd’hui les uns les autres pour rendre gloire à Dieu.
Bienvenue à vous qui êtes avec nous grâce à internet, nous vivrons ce culte accompagné par Aurélien Peter à l’orgue.
Réunissons-nous avec le chants du 1er répons
Chant spontané :
Louange : Psaume 8
Du chef de chœur. Sur la guittith. Psaume. De David.
Seigneur (YHWH), notre Seigneur,
que ton nom est magnifique sur toute la terre,
toi qui te rends plus éclatant que le ciel !
Par la bouche des enfants, des nourrissons,
tu as fondé une force, à cause de tes adversaires,
pour imposer silence à l’ennemi vindicatif.
Quand je regarde ton ciel, œuvre de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu as mises en place,
qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui,
qu’est-ce que l’être humain, pour que tu t’occupes de lui ?
Tu l’as fait de peu inférieur à un dieu,
tu l’as couronné de gloire et de magnificence.
Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains,
tu as tout mis sous ses pieds,
moutons et chèvres, bœufs, tous ensemble,
et même les bêtes sauvages,
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
tout ce qui parcourt les sentiers des mers.
Seigneur (YHWH), notre Seigneur,
que ton nom est magnifique sur toute la terre !
Psaume : Le Psautier français n° 92,1,2,3,4
« Ô que c’est chose belle »
Volonté de Dieu
Dans l’évangile selon Matthieu, un pharisien demanda à Jésus :
« Maître, quel est le grand commandement de la loi ? »
Jésus répond : « Tu aimeras le seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de tout ton être et de toute ton intelligence. C’est là le grand commandement, le premier. Un second cependant lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Chant spontané
Repentance :
« Les hommes vont à toi »
Seigneur, les hommes vont à toi dans leur misère et demandent du secours, du bonheur et du pain.
Tous font ainsi, païens et chrétiens.
Seigneur, des hommes vont à toi, dans ta faiblesse, te trouvent pauvre et méprisé, méconnu et trahi ;
Et c’est ainsi que tu vas vers leur détresse.
Seigneur, prends-moi par la main, que je puisse moi aussi aller comme toi, avec toi, vers mes frères.
Dietrich Bonhoeffer
Chant spontané
Annonce de la grâce
Jésus appelle et dit : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos. (Matthieu 11, 28)
Chant spontané
Confession de foi
Dieu, je le cherche sans jamais le trouver.
Quand je m’adresse à lui,
j’espère qu’Il m’entend, mais je n’en sais rien.
On m’a dit qu’Il est lumière, nourriture et vie, Amour, Justice et Paix.
Je voudrais le croire. Mais ce sont des hommes qui m’ont dit tout cela.
Comment une parole d’homme peut-elle devenir Parole de Dieu ?
Pourtant je crois que les hommes de la Bible, Moïse et les prophètes n’auraient jamais parlé comme ils l’ont fait,
s’ils n’avaient pas été inspirés par la puissance de l’Esprit de Dieu.
C’est le même esprit qui anima Jésus de Nazareth et lui fit prendre conscience, dès son enfance, que Dieu était son Père.
Jamais ses actes n’ont contredit ses paroles.
Il est mort pour ne pas se renier.
Je crois que Jésus est le Christ, l’envoyé de Dieu.
Il est pour moi le Chemin qui conduit à Dieu.
C’est encore l’Esprit qui témoigne à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu.
Je crois l’amour plus fort que la mort.
Amen.
Chant spontané : [cliquer ici]
Institution du baptême (assis)
Voici la volonté de Jésus-Christ pour son Église :
« Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre.
Allez de toutes les nations faites des disciples.
Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai enseigné.
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
Instruction (assis)
Julien et Thibaud, Votre enfant va être baptisé au nom du Père qui lui donne le souffle de vie.
Il va être baptisé au nom du Fils.
Jésus-Christ, mort et ressuscité pour lui et qui l’appelle à son service.
Il va être baptisé au nom du Saint-Esprit qui fera naître en lui, c’est notre souhait, la foi, l’espérance et l’amour.
L’eau qui est ici est de l’eau ordinaire, qui aurait pu servir à donner à boire à un ami, à laver les mains d’un enfant, à faire pousser une plante, mais avec la Parole de Dieu, cette eau devient l’eau du sacrement du baptême, eau d’une nouvelle naissance avec Dieu.
Chaque jour notre baptême nous rappelle que nous dépendons de Dieu seul et qu’ensemble nous vivons de son amour.
Nous croyons que cela est vrai pour nos enfants, même s’ils ne le savent pas encore. En effet, « nous aimons Dieu parce qu’il nous a aimés le premier ».
Baptême (debout)
J’invite l’assemblée à ce lever pour être témoin de ce baptême.
Dieu nous l’a promis : nous sommes à lui, il nous connaît chacun par notre nom.
– Julien et Thibaud quel prénom avez-vous choisi pour votre enfant ?
– Gaspard
Gaspard Je te baptise au nom du père, du fils et du saint-esprit.
Imposition des mains
Pour toi aussi cette parole est vraie : « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ».
Prière des parents de Gaspard :
Aujourd’hui, en ce lieu de paix,
Nous voulons dire toute notre gratitude pour la vie de Gaspard.
Il est un don précieux,
un mystère de vie et de beauté,
et nous rendons grâce à Dieu pour son existence.
Seigneur, accompagne Gaspard.
Nous nous engageons à le protéger,
à l’accompagner avec tendresse et patience et voulons lui transmettre les valeurs de respect, de vérité, d’accueil, de partage.
Mais aussi lui apprendre à grandir libre et confiant.
Chacun porte en lui une lumière,
un souffle plus grand que lui même.
nous prions pour que Gaspard découvre la lumière
et qu’elle le guide tout au long de sa vie.
Nous confions son chemin à l’amour de Dieu,
à la sagesse de la vie, et à la force des liens qui l’unissent à ceux qui l’aiment.
Exhortation à l’assemblée
Frères et sœurs, voici Gaspard.
Par ce baptême, nous attestons qu’il est enfant de Dieu.
Il est ici chez lui, vous êtes sa famille spirituelle.
Vous lui accorderez, ainsi qu’à sa famille, le soutien de votre prière.
Aucune contrainte ne le retiendra dans la communauté chrétienne mais si il venait à s’en séparer, vous affirmerez qu’il peut toujours y retrouver sa place. Vous serez ainsi pour lui, des témoins de l’amour inconditionnel de Dieu.
Ce sera notre joie de recevoir le souhait d’Arthur de confesser sa foi avec ses mots le moment venu.
Prière d’action de grâce
Père, nous te disons notre joie et notre reconnaissance pour Gaspard qui vient de recevoir le signe de ta grâce. Nous te prions pour lui et pour sa famille. Nous te remercions pour notre propre baptême et pour la fidélité de ton amour. AMEN
Cantique : 204, 1,2 Seigneur dirige et sanctifie
Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».
Lecture du passage de la Bible
Luc, 3, 10-17
Les foules l’interrogeaient : Que devons-nous donc faire ? Il leur répondait : Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même. Des collecteurs des taxes aussi vinrent pour recevoir le baptême ; ils lui demandèrent : Maître, que devons-nous faire ? Il leur dit : N’exigez rien au-delà de ce qui vous a été ordonné. Des soldats aussi l’interrogeaient : Et nous, que devons-nous faire ? Il leur dit : Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort, et contentez-vous de votre solde.Comme le peuple était dans l’attente, et que tous se demandaient si Jean n’était pas le Christ, il leur répondit à tous : Moi, je vous baptise d’eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et ce serait encore trop d’honneur pour moi que de délier la lanière de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit saint et le feu. Il a sa fourche à la main, il va nettoyer son aire ; il recueillera le blé dans sa grange, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint pas.
Cantique 170, strophe 1,2 « Viens habiter dans nos âmes »
Prière d’illumination :
Eternel, apprends-nous à écouter ta Parole. Qu’elle entre dans nos coeurs et nous inspire aujourd’hui comme elle inspira les hommes et les femmes d’hier qui ont transmis leur témoignage de foi dans la Bible. Que ta Parole anime nos pensées et nos actes, pour que nous devenions tes prophètes pour ce monde. Amen.
Orgue
Prédication : Que devons-nous faire de notre baptême ?
Orgue
Cantique n° 214 , 1, 2, 3. « Sur ton église universelle ».
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Orgue
Prière d’intercession :
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.
Bénédiction finale
Recevons la bénédiction de Dieu :
L’Éternel qui fait grâce nous bénit et nous garde.
Cantique : Evenou Shalom
La prédication du 6 juillet 2025
Le sacrement du baptême a toujours eu des détracteurs. Et le premier d’entre eux fut sans doute Jean, qu’on appelait pourtant le Baptiste ou le Baptiseur. Exerçant son ministère de prophète selon ce qui est écrit dans le livre d’Esaïe, il est :
«C’est celui qui crie dans le désert :
préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers !
Toute vallée sera comblée,
toute montagne et toute colline seront abaissées,
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins raboteux seront nivelés,
et tous verront le salut de Dieu. ( Esaïe 40, 3ss).
Pourtant, quand les foules viennent à lui pour recevoir le baptême de changement radical qu’il propose, il accueille les gens ainsi : « Vipères, qui vous a montré comment fuir la colère à venir ? » ( Luc, 3, 7).
Si le petit baptisé avait été accueilli ainsi, il n’est pas sûr que cette assemblée serait restée longtemps à supporter un tel jugement. Jean le Baptiste donne l’impression de saboter lui-même le signe qu’il est en train de faire. Il semble qu’il préfèrerait ne pas avoir à faire cette ablution rituelle du baptême que les foules viennent chercher régulièrement pour se remettre en règle avec Dieu.
On peut en effet reprocher au baptême d’être un acte superstitieux qui permettrait à celles et ceux qui viennent le demander d’obtenir un pardon facile.
Ce que demande Jean le Baptiste, ce sont « les fruits du changement radical ». C’est-à-dire : une conversion de celles et ceux qui reçoivent le baptême. Afin qu’il ne soit plus nécessaire d’y revenir.
Il annonce d’ailleurs l’avènement de Jésus dont il prévient que lui, baptisera dans l’Esprit saint et le feu. Avec les communautés de disciples de Jésus, le baptême évoluera vers un acte unique, une fois pour toutes et l’accueil des futurs baptisés évoluera aussi, d’un acte spontané et volontaire des adultes, vers un acte partagé par toute la maisonnée. Puis, quand les église chrétiennes s’organiseront, le baptême se fera après un temps de pratique liturgique et d’enseignement durant lequel les futurs baptisés seront intégrés à une partie du culte dominical seulement avant d’être acceptés et intégrés pour tout le culte et notamment pour le partage du pain et du vin. Entre l’eunuque éthiopien, baptisé sur le bord d’un chemin alors qu’il médite le livre du prophète Esaïe et les catéchumènes des églises catholiques qui font tout un chemin d’initiation avant de recevoir le baptême, il y a un monde.
Le signe du baptême pose plusieurs questions, que les critiques du religieux n’ont pas manqué de poser : pourquoi baptisons-nous nos petits enfants, puisqu’ils ne peuvent pas eux-mêmes faire un acte volontaire et transformer eux-mêmes leur vie par un changement radical ?
Pourquoi continuer à utiliser de l’eau pour baptiser, puisque le baptême est devenu un signe visible d’une grâce invisible où la notion de purification et d’ablution rituelle n’a plus cours ?
Pourquoi l’eau du baptême changerait-elle de propriété quand nous l’accompagnons de cette formule : « au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » ? Serions-nous voués à retomber dans la superstition même dans les lieux où la théologie la plus libérale est prônée ?
Sur le baptême des enfants, cette pratique est un vestige des organisations sociales antiques dans lesquelles le père avait toute autorité sur sa maison et choisissait pour elle son appartenance religieuse. Dans le livre des Actes des apôtres, quand on décrit les conversions massives qui surviennent à l’écoute des discours inspirés de Pierre, d’Étienne ou de Philippe, on imagine bien que les adultes qui se convertissaient entraînaient avec eux leurs épouses, leurs enfants et leurs esclaves. Parfois, c’était les femmes qui décidaient de devenir chrétiennes et devaient convaincre le chef de famille de la rejoindre, mais c’était sans doute plus compliqué pour elles.
Alors, les détracteurs du pédobaptisme, ( ou baptême d’enfants) avaient de bonnes raisons de dire que cette pratique entrait en contradiction avec l’essence même du baptême qui requiert l’adhésion volontaire du baptisé et sa conversion pleinement consentie. Une telle pratique patriarcale n’est plus acceptable à notre époque.
Il n’empêche que, dans le protestantisme classique, le baptême des enfants a perduré jusqu’à nos jours et il remplit une fonction qui, la plupart du temps, n’a rien de superstitieux, car il agit comme une promesse faite par la communauté et par les parents qui le demandent pour leur enfant. Anthropologiquement, ce geste d’accueil et de bénédiction, loin de signifier le pouvoir absolu des parents sur leurs enfants, signifie souvent l’acceptation que l’enfant n’appartient pas à ses parents, mais qu’il a une vie à vivre dans un cercle plus large et socialement, plus divers que la seule cellule familiale.
Inclure son enfant dans une communauté dont on ne connaît pas les contours à l’avance est un acte de confiance et de détachement qui distingue l’enfant comme individu et lui laisse la possibilité de faire un chemin spirituel s’il le souhaite, dans un cadre de confiance et de bienveillance.
Évidemment, tout ce qui vient d’être dit tombe d’emblée, si l’église en question s’octroie le droit de prendre l’enfant sous tutelle pour prétendre lui enseigner comment il doit croire et vivre. Cette compréhension dogmatique du baptême comme marque identitaire, nous ferait retomber dans le patriarcat antique.
Il faut rappeler que l’enfant baptisé pourra vivre sans faire aucun cas de ce signe s’il ne le reconnaît pas comme important pour lui ; l’apôtre Paul associe d’ailleurs le baptême au passage de la Mer Rouge, symbole de libération qu’il appelle : « le baptême de Moïse » ( 1 Corinthiens, 10, 18), ce n’est donc pas en vue d’une soumission que le baptême est offert, mais pour la liberté de chacun. Donc, même s’il ne fait rien de son baptême, l’enfant baptisé saura qu’une promesse d’amour et de fidélité lui a été faite par la volonté de ses parents.
Quand nous baptisons, nous le faisons au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, comme si un mandat s’exerçait au moment où le signe est fait ; la formule trinitaire vient de l’histoire dogmatique des églises et se fonde sur la formule de Matthieu 28, 19 qui constitue notre texte d’institution du baptême. C’est dans la Didachè ( la doctrine des douze apôtres) qu’on trouve la description des gestes et des paroles du rite du baptême. Et même si l’on n’est pas convaincu par le dogme de la trinité élaboré par les conciles, il faut reconnaître que ces trois entités fictives permettent de dire en très peu de mots dans quelle histoire spirituelle on inscrit ce geste : le baptisé reçoit le baptême qui le fait entrer dans la longue chaîne des témoins du Christ, il devient par l’Esprit de Dieu, ce que Paul appelle « le temple de l’esprit », et, selon l’histoire de Jésus lui-même, l’enfant adoptif de Dieu lequel deviendra son Père spirituel si la rencontre a lieu dans la foi.
Quand nous baptisons, nous le faisons avec de l’eau qui rappelle les ablutions de purification. Ce qui veut dire que dans le baptême, il y a une dimension sacramentelle liée au repentir et à la conversion. Bien sûr, nos petits enfants ne sont coupables de rien, mais d’ailleurs, souvent, les adultes non plus ; toutefois nous sommes toutes et tous appelés à la transformation que Jean qualifie de changement radical. Si, pour Jean, les foules qui viennent chercher la rédemption sont comparées à des foules de vipères, il est possible de dire que chaque être humain est appelé à réformer sans cesse sa vie pour agir en conséquence de ses choix profonds.
Le baptême, lié à la mort et à la résurrection de Jésus, pose la question du sens de nos existences. Cette question se pose dans ce temps si subtil de notre langue : le futur antérieur : qu’aurons-nous fait de la vie qui nous est donnée ?
C’est ainsi que le baptême est aussi symbole d’une choix éthique que les foules qui viennent à Jean ne tardent pas à poser. Que devons-nous faire ? C’est en effet le sujet le plus important du sacrement du baptême : que devons-nous faire de notre baptême ? Est-ce une marque indélébile qui prévient toute erreur et toute faute ? Ou est-ce le signe qui inaugure une transformation de notre monde ?
Jean éduque les foules et répond à ceux qui lui demande comment ils doivent se comporter dans les circonstances où ils se trouvent. Il dit à tous : « Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même ».
Dans la bouche de Jean, la transformation du monde selon l’ordre du baptême commence par la solidarité.
Aux collecteurs des taxes qui font la sale besogne de l’occupant romain il dit : « N’exigez rien au-delà de ce qui vous a été ordonné ». Il aurait pu dire : « changez de métier ». Mais il sait que ce n’est pas si simple ; alors tant qu’il n’est pas possible de sortir de cette domination, il est possible de regarder à soi-même et de se comporter honnêtement.
Aux soldats d’occupation qui sont soumis aux ordres de leur hiérarchie, il dit : « Ne faites violence àpersonne, n’accusez personne à tort, et contentez-vous de votre solde ». En disant cela, il leur montre qu’ils ont une marge de manœuvre et sont libres de ne pas faire le mal.
Alors, que devons-nous faire de notre baptême ? En changer les rites et la liturgie ? Chaque église et chaque génération l’ont fait quand c’était nécessaire ; par exemple, nous ne renonçons plus trois fois à Satan et à ses pompes, ce qui n’est pas rien dans l’évolution de la liturgie du baptême.
Nous redisons toujours la liberté de ne pas faire partie de l’église chrétienne et d’y revenir selon sa propre conscience, ce qui est un signe de confiance et de respect rare dans les traditions religieuses.
Si nos mots et nos gestes doivent toujours être cohérents avec la culture théologique dans laquelle nous nous inscrivons, il n’est pas nécessaire de supprimer l’eau ou les paroles du baptême pour en faire un acte libéral.
La liberté commence là où nous agissons en conscience et où nous choisissons l’autorité qui guide notre vie. C’est là que le baptême prend corps et qu’il a tout son sens, là que nous sommes ou non baptisé(e)s au nom de Jésus dans le même esprit et dans l’amour de Dieu.
AMEN
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